Nous avons rencontré Thomas, un français expatrié au Canada. Il nous a raconté le parcours qui l’a mené à s’expatrier au “pays des caribous”, ce qu’il pense de la vie sur place et s’il a l’intention de rentrer en France à un moment ou un autre…

Depuis quand vis-tu au Canada et pourquoi as-tu choisi de t’expatrier là-bas ?

Je suis arrivé au Canada début 2013. Après avoir étudié en Nouvelle-Zélande pour conclure mon Master en Finances, je savais que je ne souhaitais pas retourner en France pour y faire carrière. J’avais une opportunité à Londres pour travailler à la City et Montréal m’attirait également de par une rencontre spéciale que j’avais faite en Nouvelle-Zélande. J’ai finalement opté pour le Canada pour les grands espaces et parce que c’est un pays qui m’était tout à fait inconnu.

Thomas-Canada

Que fais-tu sur place (travail, études, PVT, …) ?

Depuis mon arrivée, je travaille comme Conseiller en Placements dans l’une des plus grosses institution financière du Canada. Mon métier est d’accompagner des professionnels dans la gestion de leur portefeuille de placements et dans la planification de leur retraite. J’ai construit mon book de client et mon réseau en partant d’une feuille blanche alors je compte bien m’installer ici définitivement.

A-t-il été difficile de trouver un emploi ? Comment t’y es-tu pris ?

A l’origine, j’ai effectué un stage de huit mois pour terminer mon Master et l’entreprise m’a offert un poste au terme de cette expérience. J’avais trouvé l’offre de stage sur Internet depuis la France.

Quelles sont les plus grandes différences culturelles avec la France ?

Ce qui m’a le plus marqué, c’est le civisme et la sympathie des québécois. Ici, on attend le bus en file d’attente, il est inconcevable de passer devant tout le monde. Le service dans les restaurants est souvent excellent (probablement grâce aux pourboires). Côté affaires, étant donné que Montréal est une ville bilingue, je constate qu’on est plus proche du modèle d’affaires américain.

Montréal a la particularité d’être une ville “américaine” (avec ses grandes tours) et beaucoup de choses nous semblent démesurées à première vue, mais on sent aussi l’influence latine des diverses générations d’expatriés (italiens, grecs, polonais, français etc.).

Qu’est-ce que tu préfères au Canada et/ou à Montréal ?

Thomas-Canada-SkiLa qualité de vie et la simplicité des gens. On ne se cache pas derrière des discours ou des diplômes pour justifier sa position. On laisse la chance aux personnes qui travaillent dur, qui veulent faire
leurs preuves, peu importe leurs origines et même si elles n’ont pas quinze ans d’expérience. En affaires, plus particulièrement les anglophones, les gens sont est très directs et ne tournent pas autour du pot pendant des heures.

Côté personnel, étant un grand amateur de ski et de golf, je trouve mon bonheur à Montréal. C’est une grande ville tout en restant à taille humaine et à une heure de Montréal, je peux me retrouver au milieu de la nature et pratiquer toutes les activités de plein air qui me passionnent.

Qu’est ce qui te manque le plus ?

La famille. J’ai eu la chance de grandir et d’être éduqué dans un contexte où la famille est une valeur très forte. Aujourd’hui, c’est vrai qu’avec les technologies, on peut aisément communiquer, mais on ne partage plus de moments au quotidien. Par contre, j’ai la chance d’être assez flexible au niveau de mon agenda pour pouvoir rentrer fréquemment (une à deux fois par an). Alors certes nous passons moins de temps ensemble, mais je prends plus le temps d’apprécier ces moments qui sont rares.

Est-ce que tu te sens chez toi au Canada ? Si oui, est-ce que cela a pris du temps ?

Complètement. C’est d’ailleurs étrange de partir en vacances en France… Je dirai qu’au terme de mon stage (donc après 8 mois), lorsque j’ai pris la décision de rester ici, je me suis dis que ce serait mon nouveau chez moi. Et depuis quatre ans, il n’y a pas un instant où je le regrette !

Comment as-tu annoncé ton départ à ta famille et à tes amis ? Comment l’ont-ils pris ?

Ma famille a compris que je me plaisais énormément ici, et selon moi, mes parents se doutent depuis pas mal de temps que je ne ferai pas ma vie en France. Depuis l’âge de 18 ans, je suis habitué à quitter la France. J’ai vécu à Londres pendant deux mois, étudié aux USA pendant un semestre et en Nouvelle Zélande pour un autre semestre. C’est certain que c’est difficile pour eux aussi, mais j’ai la chance d’avoir des parents très compréhensifs et qui veulent mon bonheur, ils m’ont toujours encouragé dans mon projet. Et ils aiment aussi venir me rendre visite !

Arrives-tu à rester en contact avec tes proches régulièrement ? Comment ?

Oui, très régulièrement. Avec WhatsApp, nous avons des discussions avec mes parents, mon frère et ma soeur et même avec mes oncles, tantes et cousins. Skype me permet d’appeler mes grands-parents qui sont toujours surpris de voir à quel point “on entend bien” même lorsque je suis de l’autre côté de l’Atlantique.

Est-ce qu’il y a une chose que tu aurais aimé savoir avant de t’installer au Canada ?

Pas forcément, l’important lorsqu’on décide de s’installer dans un autre pays est de s’adapter à la culture, de s’intégrer et d’apporter de la valeur ajoutée à la société. Il faut se concentrer sur les aspects positifs plutôt que sur les aspects que l’on ne retrouve pas dans notre pays d’origine.

As-tu des conseils pour les expatriés, ou pour ceux qui pensent à s’expatrier mais hésitent encore ?

Si vous choisissez de vous expatrier au Canada, il faut le faire pour les bonnes raisons. Il ne faut partir en se disant que la vie est beaucoup plus facile dans un autre pays. Il faut être prêt à faire des efforts d’intégration et ne pas rester dans sa zone de confort. Il faut être prêt à travailler et ne pas se reposer sur le système. Enfin, et surtout, il faut se dire qu’il y aura forcément des choses différentes, de notre pays d’origine, qu’elles soient positives ou négatives.

Penses-tu rentrer en France à un moment  ?

Pas à court terme. Je suis heureux dans ma vie, tant professionnelle que personnelle. Mais on ne sait jamais de quoi le futur est fait…

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